Féministes pour une Autre Europe

Féministes pour une Autre Europe

dimanche 26 janvier 2014

En 2008 FAE-IFE a lancé le programme Féministes pour une Europe laïque


PROPOSITIONS FEMINISTES pour une EUROPE LAIQUE

Dans une Europe soumise de plus en plus à la contre-révolution néolibérale, plus que jamais les Eglises et les structures religieuses conservatrices ainsi que les courants et organisations religieuses et politiques fondamentalistes lancent une offensive sans précédent contre les droits fondamentaux que les femmes ont conquis de haute lutte depuis 100 ans. Ces deux dernières années cette offensive a pris une ampleur considérable dans le sillage de la destruction de la laïcité en Europe de l’Est puis dans une Europe occidentale minée par le communautarisme religieux et ethnique qui dans de nombreux pays européens tient lieu de politique sociale.
Attaques contre l’IVG, compagnes massives de dénigrement des femmes dans les puissants relais médiatiques religieux (presse, télévision, internet, chaires et rassemblements religieux de toutes les structures religieuses monothéistes – catholicisme, protestantisme, orthodoxie et islam…), endoctrinement réactionnaire des jeunes dans l’enseignement religieux, complaisance affichée face aux crimes sexistes envers les femmes, attaques idéologiques et médiatiques contre le principe de laïcité…

Les femmes sont plus de jamais menacées de faire les premières les frais d’une Europe cléricale et ultralibérale dont le système cimente sa domination politique, sociale et économique par la l’instrumentalisation du religieux dans la sphère aussi bien publique que privée. Une nouvelle « alliance du Trône et de l’Autel » est en marche contre nous.

Plus que jamais, nous, les femmes européennes, nous devons nous défendre !

La laïcité pour l’Europe – voilà notre réponse politique au fondamentalisme et au cléricalisme.

L’Initiative féministe Européenne pour une Autre Europe a analysé l’influence réelle des structures et idéologies religieuses sur la vie des femmes européennes dans chaque pays et a défini ensemble les points communs de la laïcité européenne afin de débattre des moyens pour la mettre en œuvre concrètement.

Notre instrument principal a été le « questionnaire européen sur la laïcité et les droits des femmes » qui nous permet d’accéder aux informations indispensables sur l’influence de la religion sur la vie des femmes en Europe. Ce questionnaire décline des problématiques essentielles et qui ont une influence directe sur la vie et les droits des femmes : relations juridiques et politiques de l’Etat et des structures religieuses, intervention des religions dans l’espace politique, enseignement religieux dans les écoles, mariage religieux et civil, sexisme dans les structures et les idéologies religieuses.

La Conférence « Féministes pour une Europe laïque » du 31 mai et 1 juin 2008 à Rome se veut un deuxième outil pour lutter pour la laïcité dans l’Union Européenne.

Ensemble nous avons élaboré à partir des questionnaires remplis et des multiples analyses et témoignages des membres de notre réseau les revendications suivantes :

  • Aucune religion ni structure religieuse ne doit être soutenue par l’Etat ni considérée comme « religion d’Etat ». La liberté de religion et le respect des cultures ne peut être prétexte à la justification des violations des droits des femmes.

  • Le droit civil et familial doit être exempt de toute référence au religieux. Aucun texte de loi dans aucun domaine ne peut être basé sur des principes religieux.

  • Les Etats ne doivent pas reconnaître les codes de famille étrangers et les lois relatives au statut personnel reposant sur des principes religieux violant les droits des femmes, ils doivent cesser de les appliquer ou de les tolérer sur leur propre territoire et renégocier si nécessaire les traités bilatéraux.

  • Le mariage civil et le divorce doivent être la norme en Europe et la discrimination sociale à l’encontre des célibataires et des homosexuel/les doit relever d’un loi antidiscriminatoire .

  • L’enseignement de l’idéologie religieuse doit cesser dans les écoles publiques. L’histoire des religions en revanche, doit être enseignée dans le cadre des cours d’histoire et être contrôlée par l'Etat.

  • Le sexisme et l’infériorisation des femmes dans les idéologies religieuses, l’incitation à la haine et à la soumission des femmes, la propagande contre la contraception et l’avortement doivent être combattus activement, au même titre que le racisme et l’homophobie et tomber sous le coup de la loi. (proposition de loi antisexiste).

  • Notre corps nous appartient! Nous exigeons que la contraception et l’avortement soient libres et gratuits dans toute l’Europe ! Toutes les lois d’inspiration religieuses criminalisant l’avortement doivent être immédiatement abolies. Le droit à la contraception, l’avortement et à une éducation sexuelle laïque doivent être garantis par l’Union Européenne comme droits fondamentaux.

  • L'éducation antisexiste et l'éducation à l'égalité doivent être menées dès la petite enfance notamment dans les structures publiques.

  • Les structures religieuses doivent être totalement séparées des structures de l’Etat et ne doivent disposer d’aucun moyen d’intervention dans la sphère politique. Elles doivent se financer seules en tant qu’associations de droit commun.

  • Les institutions religieuses internationales doivent être soumises au droit civil dans les pays où elles sont actives. Leur statut privilégié vis à vis des organes de l’Union Européenne et des institutions internationales doit être supprimé. (notamment au niveau de l’ONU, où le Vatican ne doit pas bénéficier du statut d’Etat mais de celui d’ONG avec un titre consultatif ).

  • Les Eglises et religions devront se constituer en Associations Cultuelles et démocratiser leur fonctionnement par l’élection des pouvoirs par leurs membres. Le fonctionnement de ces structures doit respecter les droits fondamentaux des citoyennes et citoyens. Par conséquent les structures ne pourront pas interdire l’accès à aucun poste à aucune catégorie de la population et ne pourront pas propager d’idéologies sexiste, homophobe et raciste.

  • La démocratie doit être le fondement de la construction Européenne. Nous exigeons la totalité du pouvoir législatif pour Parlement Européen, en particulier l’initiative des lois et le contrôle et la censure de la Commission Européenne et de ses fonctionnaires. La parité femme-homme doit être la base de fonctionnement de toutes les instances de pouvoir de l’Union et des Etats. Enfin, l’Union Européenne doit assurer à tous ces citoyens la pleine égalité économique et sociale ce qui suppose l’abolition des politiques néolibérales et la construction d’un système de protection sociale, d’un droit du travail européen et d’un contrôle de l’économie par le politique à l’échelle de l’Union.


2006-2008


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